L’acquisition de la propreté
C’est une étape essentielle dans l’autonomie de l’enfant. Et c’est aussi un moment de questionnement pour les parents qui peuvent avoir du mal à cerner le moment opportun et exigent parfois une acquisition trop précoce de la propreté.
En effet elle demande plusieurs choses :
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une maturation physiologique
L’enfant doit être capable de se retenir, c’est à dire de contrôler les muscles de son anus et de prendre conscience de son besoin d’uriner quand sa vessie est pleine.
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une maturation affective
L’enfant doit avoir envie de devenir grand, de devenir un peu indépendant.
Ainsi, il se rend compte, lors de cette acquisition, qu’il détient le pouvoir de faire plaisir ou de s’opposer à l’adulte dans cet apprentissage.
Il peut alors refuser de faire comme on lui demande rien que pour s’opposer, d’où l’intérêt de ne pas donner une importance exagérée aux succès ni aux échecs.
Un apprentissage trop précoce, en le mettant en échec, peut entraîner des difficultés pour l’épanouissement personnel de l’enfant (enfant peu autonome, ayant besoin de permission pour tout, facilement énurétique …) ; voir même des troubles à l’âge adulte.
La propreté en règle générale est acquise plus tôt chez les filles que chez les garçons. En tout cas, elle ne peut être acquise avant 18 mois à cause du manque de maturation neurologique.Il doit être capable de monter et descendre tout seul les premières marches d’un escalier, tenir accroupi en équilibre sur ses deux jambes, il marche de façon assurée, il se montre intéressé par le pot ou les toilettes, il peut rester au sec au moins 2 heures de suite …
Il aura besoin d’encouragement, d’être félicité, parfois rassuré. En tout cas, rien ne sert de gronder, de menacer, de dramatiser les échecs. L’enfant a avant tout besoin de se sentir en sentir en confiance pour progresser. Ce doit être un apprentissage pas un dressage.
A la crèche, nous leur proposerons les WC ou le pot à partir du moment où ils en manifestent le désir et qu’ils ont acquis l’âge de la maturité physiologique. Nous les emmenons ensemble pour faire pipi avant la sieste ce qui leur permet de voir les autres et d’avoir envie de les imiter.
Nous les inciterons à aller aux WC, à enlever les couches comme les grands, nous leur proposerons de mettre des petites culottes de filles ou les slips de garçons (insistant ainsi sur leur appartenance à un sexe en les nommant). Les échecs ou les accidents ne sont jamais des choses graves, nous les encouragerons à faire mieux la prochaine fois, nous minimiserons « l’accident ».
Pour ceux qui commencent juste leur apprentissage sans couche, nous serons attentives à leur proposer régulièrement (environ chaque heure au début) tout en respectant leur refus, mais en leur rappelant la nécessité d’y aller régulièrement. Nous tiendrons compte également de leur demandes d’isolement (pudeur). Une fois acquise la propreté reste régulière sauf accident qui est le plus souvent lié à une préoccupation de l’enfant (problème familial, angoisse par rapport à l’entrée à l’école, déménagement, arrive d’un petit frère ou d’une petite sœur…).